Qu’est-ce que la réduction des méfaits?

La réduction des méfaits est une approche fondée sur des données probantes et axée sur le client qui vise à réduire les problèmes de santé et les dommages sociaux auxquels font face les personnes aux prises avec des problèmes de dépendance ou de toxicomanie (ACSM, 2019).

Alors que les méthodes habituelles de sobriété et de guérison exigent généralement l’abstinence, la réduction des méfaits se concentre sur les moyens de réduire ou de minimiser les risques au moyen de stratégies non moralisatrices ou coercitives.

La réduction des méfaits permet de mettre en relation les personnes qui luttent contre la consommation problématique de substances et la dépendance avec le soutien, les ressources et les services de leurs pairs et peut conduire à une réduction des infections, des maladies, des blessures et des décès liés à la consommation de drogues.

Mythe :

La réduction des méfaits approuve ou encourage l’abus de substances.

Réalité :

La réduction des méfaits reconnaît que la consommation de substances est inévitable dans la société et adopte une approche réaliste qui respecte la dignité des personnes qui consomment des substances et vise à réduire les dommages qui y sont associés.

Nécessité d’une telle mesure

La crise des opioïdes continue de dévaster les individus, les familles et les communautés de l’île de la Tortue, le nombre de décès augmentant chaque année depuis 2016 (FNHA, 2019).

Le traumatisme intergénérationnel résultant de plus de 400 ans d’oppression systématique a eu un impact profond sur les femmes des Premières nations, Inuites et Métisses et les recherches montrent qu’il existe un lien entre le traumatisme et la consommation problématique de substances (Marsh et coll., 2015).

Différentes formes de réduction des méfaits

Les programmes d’échange de seringues peuvent aider à réduire la propagation de maladies transmises par le sang, comme le VIH et l’hépatite C, en fournissant des aiguilles stériles aux personnes qui s’injectent des drogues.

Les programmes de gestion de l’alcool sont des programmes qui fournissent des doses contrôlées et surveillées d’alcool aux personnes qui peuvent éprouver des symptômes de sevrage dangereux ou adopter des comportements dangereux liés à la consommation d’alcool.

Les centres de consommation supervisés (également connus sous le nom de centres de prévention des surdoses et de centres d’injection/inhalation supervisés) offrent aux personnes qui consomment des drogues un espace plus sûr et plus propre pour consommer sous les soins du personnel de soutien. Ces centres peuvent également fournir des ressources et mettre les gens en contact avec des médecins, des travailleurs sociaux et des travailleurs de soutien.

La naloxone est un médicament qui bloque temporairement les effets des opioïdes et peut être obtenue gratuitement dans de nombreux centres communautaires et locaux, ou dans une pharmacie si vous êtes couvert par un plan de santé provincial ou par les services de santé non assurés.

Éléments essentiels à prendre en considération

Comme les femmes, les filles et les personnes de diverses identités de genre des Premières nations, des Inuits et des Métis continuent de connaître des taux plus élevés de consommation de substances et de surdose, il est clair que les approches occidentales courantes en matière de réduction des risques ne répondent pas aux besoins des femmes autochtones.

Il est nécessaire de faire entendre la voix des personnes ayant vécu et vivant dans ce contexte, car nous devons rencontrer les gens là où ils se trouvent, et non là où nous pensons qu’ils devraient être.

Les ressources, les matériels et les aides à la réduction des méfaits peuvent manquer en dehors des centres urbains. Nous devons donc examiner comment la réduction des méfaits peut être appliquée dans les communautés rurales et éloignées.

Les femmes autochtones demeurent confrontées à des obstacles qui les empêchent d’atteindre la santé et le bien-être dans le corps, l’esprit et l’âme, en raison du racisme systémique dans les soins de santé qui continue d’entraver l’accès à des services et à des soutiens sécuritaires et de qualité sur le plan culturel en matière de toxicomanie.

Décoloniser la réduction des méfaits

Nous savons que le fait de retrouver son identité est la clé de la guérison d’un traumatisme. Il est nécessaire de se réapproprier les « valeurs, croyances, philosophies, idéologies et approches traditionnelles et de les adapter aux besoins d’aujourd’hui » (Marsh et coll., 2015) pour guérir les femmes autochtones des traumatismes et de la consommation problématique de substances.

Cela signifie que l’on doit chercher à remédier aux répercussions négatives des politiques et des valeurs colonialistes dans tous les aspects de notre vie, y compris la réduction des méfaits.

La décolonisation de la réduction des méfaits peut ressembler à une lutte contre les pratiques discriminatoires telles que le bannissement des toxicomanes ou des trafiquants des communautés, ou la criminalisation (ou recriminalisation) des consommateurs de drogues.

L’autodétermination est essentielle pour quelqu’un qui doit maîtriser sa relation avec les substances; nous devons accorder aux individus, aux familles et aux communautés l’espace et le soutien nécessaires pour décider de ce qui fonctionne le mieux pour eux, et de ce qu’ils doivent faire pour survivre et s’épanouir.

« La crise n’est pas seulement liée aux drogues, et tant que nous continuerons à nous concentrer uniquement sur les drogues, nous verrons une [crise] disparaître pour laisser place à une autre. Les véritables facteurs de crise [dans les communautés des Premières nations, des Inuits et des Métis] sont les circonstances historiques et actuelles [de la colonisation] qui font que certaines populations sont plus exposées que d’autres à la consommation nocive de drogues »
(Anderson & Champagne, 2018).

Symptômes, traitement et ressources

Cliquez ci-dessous pour télécharger la fiche d’information de l’AFAC sur la réduction des méfaits en format PDF pour accéder à ces informations et à une liste complète de références :
Fiche d’information sur la réduction des méfaits (363 KB)